Le mécanisme du plafonnement à l’IFI (« impôt sur la fortune immobilière ») permet de limiter le montant total de l’impôt sur le revenu, des prélèvements sociaux et de l’IFI à 75 % des revenus du contribuable.
Il convient d’ores et déjà de préciser qu’à ces impôts et prélèvements s’ajoutent notamment les taxes foncières et d’habitation.
En pratique, les contribuables qui « plafonnent » payent en réalité plus de 75 % d’impôts et prélèvements en tout genre sur leurs revenus.
Il existe toutefois un double effet pervers qui semblerait être oublié par l’administration fiscale et le législateur.
Il s’agit des réductions d’impôt et des crédits d’impôt accordés en contre-partie d’un don réalisé ou, par exemple, de l’emploi d’un salarié à domicile.
Il convient de rappeler dans un premier temps que la mise en place, par le législateur, de réductions d’impôt et de crédits d’impôt est de favoriser le développement du tissu associatif et d’aider l’embauche de salariés à domicile.
En effet, les réductions d’impôt ou crédit d’impôt viennent diminuer le montant de l’impôt réellement versé par le contribuable. Or, rappelons-nous, lorsqu’un contribuable plafonne à l’IFI, il versera quoiqu’il arrive 75 % de ses revenus.
Par conséquent, dans la mesure où le contribuable plafonne, un don ou un salarié à domicile ne permet pas de bénéficier « réellement » d’une réduction d’impôt ni d’un crédit d’impôt.
Le second effet pervers correspond au coût réel d’un tel don ou d’un tel salaire puisqu’il sera 4 fois supérieur à son coût facial.
En effet, pour obtenir 1 € à dépenser, le contribuable qui plafonne doit avoir perçu 4 € de revenus et reversé 3 € à l’administration fiscale. Ainsi, en réalisant un don de 2 000 € dans l’idée de percevoir une réduction d’impôt de 66 %, le contribuable aura en réalité donné 2 000 € de revenus disponibles après impôts et prélèvements plafonnés à 75% de ses revenus. Il faut donc un revenu avant impôts de 8 000 € pour être en mesure de donner une telle somme ; le tout sans bénéfice d’une quelconque réduction.
Dès lors, nous ne pouvons que recommander aux contribuables qui plafonnent d’arrêter purement et simplement de réaliser des dons ou d’employer des personnes à domicile. Les objectifs initiaux d’aider les associations et de favoriser la création d’emplois sont dont totalement anéantis. S’agit-il d’un oubli du législateur ? D’une conséquence de son impéritie en matière fiscale ? Un député pourrait se saisir de la question pour la transmettre au gouvernement.